Hommage aux poilus

L’humanité est maudite si pour faire preuve de courage elle est condamnée à tuer éternellement.

Jean Jaurès

En ce 11 novembre 2013, 95 ans après la fin de la première guerre mondiale, l’hommage aux poilus perpétue le souvenir de tous ceux qui, dans cette guerre et dans toutes les autres, ont souffert et ont donné leur vie pour notre liberté.

Le « plus jamais ça ! » des survivants de cette guerre ignoble, de cette « der des ders », est hélas resté un vœu pieux et nous continuons encore et toujours à nous entretuer.

Malgré l’émotion sincère de tous ceux qui assistent ou participent à cette cérémonie, j’ai voulu aller au-delà de l’énumération un peu froide et mécanique des noms des « Morts pour la France », et essayer de donner à ces disparus une identité plus humaine que celle gravée sur une plaque de marbre.

• ALIGER Henri est né à Dions en 1884, il est le fils d’Henri et d’Alicia Audemard. Il est mort le 18/6/1915 à Metzéral (Haut-Rhin), tué à l’ennemi.
• ALLIER Emile est né à Dions en 1887, il est le fils de François et d’Emilie Aujol. Il est mort le 7/4/1915 au bois de Lamorville (Meuse), tué à l’ennemi avec le grade de caporal.
• ALLIER Marcel est né à Nîmes en 1895, fils de Jules et Malvina Mazier. Célibataire, il est mort le 27/10/1917 à Aizy (Aisne), tué à l’ennemi avec le grade de caporal.
• AUGER Emile est né à Dions en 1882. Il est le fils Pierre et de Françoise Prieur. Il s’est marié à La Calmette avec Herminie Bonard. Il est mort le 12/10/1915 à Perthes (Marne), tué à l’ennemi.
• AUJOL Fernand est né à Dions en 1883, il est le fils d’Eugène et de Rosalie Euzéby. Il s’est marié à Dions avec Alix Elisabeth Gleyze. Il est mort le 25/11/1914 à St Rémy (Meuse), tué à l’ennemi.
• BARBUSSE Robert est né en 1892 à Nîmes. Il est mort le 7/9/1915 à Erches (Somme), sur le champ de bataille.
• BRUGUIER Gédéon est né à Dions en 1881, il est le fils d’Antoine et de Célina Rouvière. Il s’est marié à Dions avec Juliette Allier. Il est mort le 20/3/1915 au Reichackerkopf, un sommet alsacien près de Munster (Haut-Rhin).
• CHABALLIER Louis est né à Dions en 1890, il est le fils de Paul et de Louise Gaillard. Il est mort le 20/8/1914 à Dieuze (Moselle), tué à l’ennemi.
• EXBRAYAT Maurice, né en 1892 au Puy, fils d’Alphonse et Marie Barriol, était agriculteur à Dions. Il est mort en captivité des suites de ses blessures le 27/8/1914 à Neubourg /Danube (Bavière). Il est enterré à la nécropole nationale des prisonniers de guerre de Sarrebourg (Moselle).
• FAUCHER Fernand est né en 1875 à Ste Anastasie, il est le fils d’Auguste et de Marie Achard. Il a épousé à Dions Léonie Auger. Il est mort le 7/4/1915 au bois de Lamorville (Meuse), tué à l’ennemi, le même jour et au même endroit qu’Emile Allier.
• FRICON Louis est né à Dions en 1888. Il est le fils d’Isidore et de Herminie Euzéby. Sa tombe à Dions indique qu’il est mort le 17/8/1917.
• LEMELLE Joseph est né à Dions en 1875, il est le fils de Pierre et d’Elisabeth Allier. Il est mort le 30/12/1916 à Douaumont (Meuse), tué à l’ennemi au bord de la route de Bras. Il est inhumé à la nécropole nationale de Douaumont, tombe n°40.
• PIBAROT Paul est né à Dions en 1893, il est le fils de Maurice et d’Albine Hours et il était jardinier. Il est mort de maladie le 14/11/1918, 3 jours après l’armistice, à Stuttgart (Allemagne), où il était prisonnier.
• PRALONG Emile est né à Dions en 1884, il est le fils d’Emile et de Joséphine Rébuffat. Il a épousé à Dions Armandine Laurent. Il est mort le 29/7/1916 au bois des Chevaliers à Lacroix/Meuse, tué à l’ennemi. Il repose à la nécropole nationale de Lacroix/Meuse (Meuse), tombe 125.
• QUAIREL Léonce est né en 1883 à Boufarit en Algérie. Il est le fils de Samuel et Adélaïde Bonfils. Il était marié à Eugénie Aliger. Il a été porté disparu le 20/6/1915 au bois de la Grurie à Vienne-le-Château (Marne), tué à l’ennemi.
• RACANIERE Roger est né à Dions en 1891, il est le fils de Guillaume et d’Eulalie Ginieis. Il est mort le 27/9/1914 à Chaulnes (Somme), tué à l’ennemi avec le grade de caporal.
• SERRON Auguste est né en 1895 à Dions, il est le fils de Jean-Louis et de Marie Sartorio. Il a disparu au combat de Terre Froide le 30/6/1916 à Verdun (Meuse).
• VENON Julien est né à Dions en 1893, il est le fils de Frédéric et de Julie Reboul. Il est mort le 25/2/1915 Braux-Sainte-Cohière (Marne), tué à l’ennemi.

Mais d’autres « poilus » morts pendant la Grande Guerre ont à voir avec Dions, bien qu’ils soient sur d’autres monuments aux morts. Ainsi ceux, catholiques, honorés par une plaque dans l’église :

• BOMPART Léonce, né en 1895 à Poulx, tué à l’ennemi le 8/10/1915 à Souain (Marne), inscrit sur le monument aux morts de Poulx, inhumé à la nécropole nationale La Crouée (Marne), tombe 4770.
• LEMELLE Roger né à Dions en 1893, fils d’Auguste et de Marie Saint-Haont.
• NOEL Emile, sur le monument aux morts de Robiac-Rochessadoule, époux de Rose Rieu, tué à l’ennemi le 8/10/1914 à Eparges (Meuse). Il était Gardien de la Paix à Lyon.
• PRALONG Julien, né à Fons en 1886, maréchal des logis-chef, tué à l’ennemi le 10/9/1914 au combat de Beurey (Meuse), inscrit sur le monument aux morts d'Arpaillargues.
• QUAIREL Gaston, né à Bourdic en 1895, tué à l’ennemi le 18/9/1915 à Souain (Marne), quelques semaines avant son copain Léonce Bompart, cité sur le monument aux morts de Bourdic.
• VIRE Julien, né en 1898 à Sanilhac, inscrit sur le monument aux morts de Ste Anastasie, enterré à Dions, époux d’Amélie Roussel, mort des suites de ses blessures le 16 juillet 1918 à l’hôpital d’Auve (Marne).

Sans oublier bien entendu nos 3 morts de la guerre de 1939-1945 :

• PRALONG Louis, né en 1907 à La Calmette, époux de Denise Reboul, tué au combat à La Besace (Ardennes), le 15/5/1940.
• CORDIER Elie (qui se prénommait en réalité Louis), né à Ste Anastasie en 1915, fils d’Auguste et d’Antoinette Peyre, quartier-maître sur le contre-torpilleur « Albatros », mort le 17/6/1940 à l’hôpital Ste Anne de Toulon, de suites de brûlures.
• AUDEMARD André, mort en déportation à Lublin-Maïdeneck (Pologne) le 20/1/1944.

Plaques commémoratives de la mairie et de l'église, et les trois tombes de poilus encore visibles au cimetière.

Pour aller plus loin quant au décès d'Elie Cordier, signalons que l'Albatros a été mis à l'eau à Nantes, le 28 juin 1930. Lors d'un essai le 22 avril 1931, il fait tomber le record de vitesse des navires français en réalisant 41,9 nœuds. Appartenant à l'escadre de Méditerranée, l'Albatros escorte la 2ème division de croiseurs (Dupleix, Colbert) lors du bombardement de Gênes le 14 juin 1940 (opération Vado visant à détruire la logistique militaire de l'Italie de Mussolini). Touché par un obus de 152, il perd 12 marins.
En 1942, il est à nouveau avarié devant Casablanca par le feu de la Task Force 34 pendant le débarquement allié du 8 novembre 1942. Il doit se jeter à la côte. Remorqué à Toulon après la guerre, il devient navire école d'application du tir à la mer jusqu'en 1958. (Caractéristiques : Déplacement : 2400 tonnes; Dimensions : 128 x 22.8 x 5 m; Propulsion : 64000 CV - Turbines - 2 hélices - 4 chaudières).

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reposez en paix.