DU FOND DES ESPELUQUES

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Bienvenue sur ce blog consacré à Dions, village gardois de caractère


Histoire des conseils municipaux dionsois (29)

Publié par Espéluques sur 14 Février 2016, 16:33pm

 

Dions de 1919 à 1925

 

Aux élections de novembre 1919 Isidore Bernard est renouvelé au poste de maire. Emile Mathieu sera son adjoint.

La France est victorieuse mais exsangue. Les villageois ont pour principal souci d’assurer à nouveau les récoltes après que beaucoup d’hommes sont rentrés blessés ou sont morts sur les champs de bataille. Pour payer les dettes de la guerre de nouveaux impôts sont créés : impôt sur les plus-values, impôt sur les sociétés, qui s’ajoutent à l’impôt sur le revenu mis en place en 1914. Le taux marginal d’imposition passe de 2 à 90% !

Le conseil municipal de Dions reprend très lentement vie.

L’année 1920 est consacrée à l’entretien de quelques chemins. Une somme de 8100 francs est affectée à la Route Neuve, circulable pour les véhicules de petit gabarit, mais pas encore terminée.

La première voiture automobile arrive à Dions. C’est une Hotchkis achetée par le baron de Trinquelague. Le plus vite possible, et pour ne pas être en reste, René Mathieu, Emile Rouvière et Gadille achèteront la leur.

En 1921, nouveau problème avec la canalisation d’eau, emportée par une crue du Gardon. La commune doit pomper directement dans la rivière qui a été polluée par le tout-à-l’égout d’Alès. En urgence un projet de réfection est monté par Angleviel, architecte à Alès. Il estime le prix des travaux à 32 500 francs et la commune espère une subvention de 50%. Vu l’urgence, la commune demande au préfet de commencer les travaux sans attendre la subvention. Ce sera refusé.

La Route Neuve revient sur le tapis. Cette fois c’est le ponceau à l’entrée de la route côté RD22 qui n’est pas en état de supporter le trafic et doit être reconstruit.

En 1922 la canalisation d’eau n’est toujours pas réparée, les subventions pas accordées et Dions continue à boire sans traitement aucun l’eau du Gardon. On envisage une déviation partielle de la conduite pour se mettre à l’abri des gardonnades, mais cette idée sera abandonnée.

L’électrification du village, suspendue pendant la guerre, est relancée. La commune s’engage à hauteur de 17 500 francs. La société Sud Electrique prévient qu’elle ne commencera les travaux que lorsque la moitié de la somme lui sera versée. Dans le même temps la commune veut, pour 2000 francs, remplacer la pompe à moteur essence par une pompe électrique.

A la fin de cette année 1922 la Route Neuve est enfin terminée. Il aura fallu la bagatelle de 40 ans pour en arriver là. D’autres travaux d’élargissement ou de rectifications de virages sont aujourd’hui dans les tuyaux. Les terrains sont achetés depuis 2007. Faudra-t-il 40 années de plus pour aboutir ? Mais on est encore en 1922 et la mairie doit en plus débloquer 1200 francs par an pour son entretien. Il faudra y rajouter une somme de 490 francs car Dions est persuadé que Nîmes n’assurera pas sa part.

 

 

 

A la même date les travaux d’électrification arrivent à terme. 25 lampes de 50 bougies étaient prévues. On en posera finalement 28, mais de 32 bougies seulement. Pour mémoire 32 bougies éclairent comme une lampe à incandescence de 32 W. Et comme en plus les ampoules de l’époque avaient tendance à rapidement noircir, ce n’était probablement pas Versailles dans les rues de Dions !

En 1923, un marché de gré à gré est passé avec Philibert d’Alès pour la fourniture d’une pompe électrique destinée au poste de refoulement de Braune. Mais son prix est de 4000 francs et le sous-préfet s’étonne du doublement de la facture. On lui explique que la pompe est plus puissante pour pouvoir alimenter le réservoir et le lavoir ensemble. On lui explique surtout que l’estimation avait été faite « à vue de nez ». Ça ira pour cette fois, mais Dions abuse un peu des marchés sans mise en concurrence.

 

 

 

 

 

 

Projet de déplacement de la canalisation d'approvisionnement en eau potable

 

Le 1 mai on dépouille l’adjudication pour la conduite d’eau Il n’y a qu’une seule offre, celle de Sainrapt et Brice de Marseille qui propose un rabais de 23%. Le bon sens l'a finalement emporté et le tracé de la canalisation sur son dernier kilomètre est éloigné du Gardon. Les travaux sont immédiatement lancés. En cours de route on remplace les joints ciment par des joints de corde goudronnée, et en début d’été Dions est à nouveau alimenté en eau potable par la source du Bruel. Nouveau problème l’automne venu. Il n’a pas plu depuis plusieurs mois et le niveau de la source a baissé. Il faut en urgence louer une pompe à essence chez Dussaud à Nîmes pour amener l’eau au village. Et comme les sécheresses ne durent pas toujours et que la pluie va revenir, il faut aussi penser à construire un abri pour la pompe des Aires de Braune.

En deux ans la commune a dépensé beaucoup d’argent : 8100 francs pour la Route Neuve, 1700 pour son entretien, 17 500 pour l’électricité, 4000 pour une pompe, 27 000 pour la canalisation, 2300 pour des joints, 2800 pour un abri,… il est temps d’augmenter les impôts !

Du coup, en 1924 et début 1925, il n'y aura pas de travaux, rien ! Le conseil s'occupera seulement du budget, des entretiens, des salaires des employés, des aides diverses… Et quand même, pour ne pas perdre totalement le sens de la fête, le 29 juin 1924, on célébrera avec faste le centenaire du temple.

 

 

Prochain épisode: Dions de 1925 à 1929

 

 

 
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