L'étymologie de Dions

Voilà un nom pas vraiment très courant dans une région où on est plus habitué aux « Saint » ou aux terminaisons en « ac » ou « argues ».

Il existe pourtant d’autres Dions (ou Dion). En Belgique tout d’abord, on trouve au sud de Dinant une ancienne commune de Dion, aujourd’hui intégrée à Beauraing, divisée en deux hameaux : Dion-le-Val et Dion-le-Mont. Ce village est traversé par une ancienne voie romaine. Il est noté Dion en 1155, puis Villa Diona en 1213, enfin il est traversé par un ruisseau nommé fluvius dions dans un mémoire de la fin du Xème siècle. On trouve aussi plus près de nous un oppidum et un château St Etienne de Dions à St Marcel d’Ardèche. Mais Dion est aussi le nom d’une ancienne cité grecque et un prénom grec dérivé de Dyonisos et qu’on retrouve sous la forme de Denis en France.

Il est probable que le nom d’autres communes françaises comme Dio et Valquières dans l’Hérault ou Divonne les Bains dans l’Ain, ait la même origine.

D’après Eugène Germer-Durand, historien et archéologue gardois du 19ème, qui s’est aussi largement appuyé sur les travaux de Léon Ménard, historien nîmois, les plus anciennes graphies de notre Dions à nous seraient :

1157 Dion (d’après Ménard)

1170 Dions (chapître de Nîmes, archives départementales)

1211 Villa de Dion (bibliothèque du grand séminaire de Nîmes)

1256 Dyon (d’après Ménard)

1274 Dyons (généalogie des Châteauneuf de Randon)

1290 Villa de Dion (Histoire du Languedoc)

1314 Ecclesia de Diono (archives municipales de Nîmes)

1384 Dyons (dénombrement de la sénéchaussée)

1384 Dions (d’après Ménard)

1388 Dyonecœ (d’après Ménard)

1463 Locus de Duons (L. Peladan, notaire à St Géniès de Malgoirès)

1531 Dioms (F. Arifon, notaire à Uzès)

1553 Duons (J. Ursy, notaire à Nîmes)

1733 Le prieuré-cure St Pierre de Dions (insinuation ecclésiastique du diocèse de Nîmes)

1748 Dyons, Dions (d’après Ménard)

On voit qu’aux erreurs des notaires près (ils ne maîtrisaient pas tous parfaitement l’orthographe et la graphie des noms propres n’était pas fixée), ou des phénomènes de mode (l’emploi du y ou du latin), le nom de notre village est resté remarquablement inchangé.

Les historiens et les étymologistes s’accordent sur une origine celtique des mots « divo » et « onna », qu’on pourraient traduire par source sacrée. Henri Espérandieu, archélogue nîmois du début du XXème indique lui aussi un nom forgé d’après une source dite divona. Le mot divona, littéralement divin, est à rapprocher du latin deus, du breton doue, du gallois duw, …

Il semble que Dions doivent donc son implantation à la présence d’une source, ou d’un point d’eau suffisamment précieux pour justifier l’implantation d’une communauté villageoise sur une colline exposée au nord.

On notera que Dions est curieusement en grec le nom du mois où arrive l’équinoxe d’automne, et donc celui où il pleut le plus ! Ce nom de mois est toujours d’usage en Macédoine et il correspondait traditionnellement au premier mois de l’année.

Nom	Nom grec	Durée	Équivalent plus ou moins à
dĩos	Δῖος	30 jours	octobre