DU FOND DES ESPELUQUES

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Bienvenue sur ce blog consacré à Dions, village gardois de caractère


Histoire des conseils municipaux dionsois (26)

Publié par Espéluques sur 27 Décembre 2015, 15:53pm

 

Dions de 1904 à 1908

 

Les élections de 1904 donnent à Emile Rieu et Adolphe Roux un sixième mandat, alors que le conseil est dans l’ensemble largement remanié.

La première délibération autorise Elie Abauzit de St Quentin la Poterie à exploiter des phosphates dans la grotte de la Baume Longue.

Suit un vœu pour remettre le pont submersible en état, inutilisable qu’il est la majeure partie de l’année.

1904 et 1905 voient la mairie se pencher sur la mise en place de fontaines publiques alimentées par la source du Bruel, dans le village et non plus seulement en Braune. Pour ce faire, un système de pompage serait installé sur les aires de Braune, et un réservoir en haut du village distribuerait l'eau dans les fontaines de rues. Ils confient le projet à Bataille, architecte à Alès, qui l’estime à 29 500 francs.

 

Pompage des aires de Braune

 

Ancien réservoir

 

Plans des bornes-fontaines

 

 

Dans la nuit du 26 au 27 août 1905, un violent orage provoque la chute de la croix du clocher de l’église, la flèche est abîmée, la croix de mission de la rue du Puits Neuf en miettes, celle de la place de la Mairie endommagée. Le conseil municipal refuse de payer. Une quête est rapidement organisée, qui rapportera 450 francs utilisés pour les réparations.

 

Quelques mois plus tard, la loi avalisant la séparation de l’église et de l’Etat est votée. L’inventaire des biens de l’église a donné lieu le 21 février 1906 à Dions, à de violentes émeutes. L’agent chargé de l’inventaire est empêché. Le curé sonne le tocsin. Trinquelague accuse le maire d’être « l’élu de la fraude et du vol ». Lequel maire est accueilli aux cris de « démission ! ». Cette loi sera finalement bénéfique aux religions qui continueront à utiliser les lieux de culte sans en assurer l’entretien et les réparations. Dans l’immédiat un arrêté est pris interdisant à l’avenir toutes les manifestations religieuses.

Plus légèrement, on se préoccupe aussi des mœurs de nos dionsois. Considérant qu’il faut encourager le sport et pousser la population à délaisser la fréquentation des cabarets, le conseil voudrait que ses ouailles aillent passer le dimanche en famille sur les « bords fleuris » du Gardon. Il demande donc à la Gendarmerie la plus grande tolérance pour les pêcheurs honnêtes, non professionnels et ardemment républicains de la Gardonnenque, qui se livrent à leur sport sans recours à la dynamite ou au poison.

En 1906 le projet d’élévation des eaux est avancé. On songe d’abord à des pompes éoliennes. Des devis sont demandés aux Ets Araou de Narbonne et à la Sté Bompard de Nîmes. Pour 7500 francs Araou est considéré comme le plus intéressant bien que le prix soit supérieur à l’estimation. Le projet est pratiquement ficelé quand les ingénieurs du service hydraulique consultés préconisent un moteur à pétrole en lieu et place du moteur à vent. Le projet est modifié, un moteur à pétrole Otto de 5 cv d’une valeur de 5200 francs alimentera une pompe Audemard Guyon. 940 mètres de canalisations en fonte seront posés, une bâche à eau pour les sulfatages et un réservoir de 158 m³ construits. Le total des travaux est estimé à 19 800 francs.

En attendant on s’occupe de religion. Le presbytère n’est désormais plus gratuit pour le curé et il devra s’acquitter d’un loyer de 60 francs/an. La jouissance de l’église à titre gratuit est accordée pour une durée de 18 ans. La mairie se réserve la possibilité de sonner les cloches en cas d’événement grave, et garde une clé pour aller remonter l’horloge. Les terres et les biens de la Fabrique sont transférés au bureau de bienfaisance.

En juillet 1907 on adjuge les travaux pour l’alimentation en eau potable. Le marché est divisé en deux lots pour lesquels cinq entreprises ont soumissionné. L’entreprise César Pierre et fils emporte les deux lots avec un rabais de 0.5%. Le premier concerne le pavillon du moteur, la bâche à eau et le réservoir, il était estimé à 4963 francs. Le second concerne les canalisations et la robinetterie pour un montant de 7443 francs.

Après les 27 au 30 septembre, les 8 et 9 octobre, les journées des 16 et 17 octobre 1907 voient une des plus fortes gardonnades débouler sur Dions. Le niveau des eaux ne sera dépassé qu’en 2002. 300 mètres de voies ferrées sont emportés à Nozières et le pont de Brignon détruit. Chez nous, une fois les eaux évacuées, on constate les dégâts. Le pont submersible a été recouvert, les arches envahies par des arbres et du gravier, le Gardon s’est déplacé sur la rive gauche, passe sur la chaussée et emprunte le lit du Bourdic. Les chemins vicinaux sont dégradés, leur réparation coûtera 1050 francs subventionnés à 45%. Le mur du cimetière a été emporté sur 80 mètres de long. Devant l’urgence un marché de 1242 francs est passé de gré à gré avec Pierre César pour reconstruction.

S’en suit une polémique entre Dions et Ste Anastasie. Les russanais viennent d’inaugurer leur pont, et font le forcing auprès des autorités pour faire passer la RD22 Uzès-Sommières par leur nouvel ouvrage, en arguant qu’il est, lui, à l’abri des fréquentes inondations et praticable toute l’année. Aller d’Uzès à Sommières en passant par Russan et Nîmes n’était pas très réaliste et leur proposition ne sera pas retenue.

Le conseil municipal constate que l’école de filles ne compte que cinq élèves âgées de 8 à 13 ans. L’école prend les enfants de 5 ans et plus seulement. Il existe une école privée enfantine, mais les « bons républicains » ne veulent pas y envoyer leurs enfants. Ils proposent donc à l’Inspecteur d’Académie d’accepter filles et garçons dès l’âge de 4 ans, dans l’école des filles.

 

 

Prochain épisode : Dions de 1908 à 1912

 

 

 
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