DU FOND DES ESPELUQUES

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Bienvenue sur ce blog consacré à Dions, village gardois de caractère


Histoire des conseils municipaux dionsois (27)

Publié par Espéluques sur 9 Janvier 2016, 10:32am

 

Dions de 1908 à 1911

 

Les élections ont amené pour la septième et dernière fois Emile Rieu et Adolphe Roux à la tête du conseil municipal. Le maire n’a encore que 57 ans, mais, malade, il ne siégera jamais durant ce mandat.

Les travaux d’adduction d’eau avancent et le conseil achète à Esaü Barbusse pour 495 francs, un terrain de 462 m² qui va accueillir le réservoir. La bâche ne pouvant être subventionnée, elle est abandonnée. A la place l’arrière de la station de pompage de Braune sera aménagé pour que les charrettes puissent y accéder et puiser l’eau pour les sulfatages.

Il est institué une taxe sur les bêtes à laine de 0.25 francs/tête, pour le droit de paissance sur les chemins, dans les rivières et dans les 50 hectares de bois communaux. Les troupeaux de passage sont exemptés.

Un cas de rage est signalé sur un chien donné par Philippe Boulet de Dions à Bourges de St Mamert. En conséquence, la mairie arrête que pendant 60 jours les chiens ne pourront sortir que muselés ou tenus en laisse, à l’exception des chiens de berger et des chiens de chasse. Quelques mois plus tard, Pralong père et fils devront être envoyés à Montpellier pour y suivre un traitement antirabique.

A la demande de Trinquelague, la commune autorise les particuliers à se brancher sur les futures canalisations d’eau potable, dans la mesure où la pompe pourra suffire à l’alimentation. Branchement et compteur seront à la charge de l’usager et l’eau sera facturée 30 centimes le m³.

 

 

 

Plan de l'adduction d'eau potable et des premières bornes-fontaines

 

Antoine Bruguier déclare qu’aux Vignasses, dans une de ses terres proches du ruisseau du Pontel, un obus est tombé sans exploser alors qu’il est à 420 mètres en dehors du champ de tir. François Allier, qui labourait sa vigne, se trouvait tout à côté. Des éclats sont déjà tombés chez lui et chez Barbusse, toujours au Pontel, près de la bergerie d’Amalric. L’armée est alertée sur ces dangers.

Pour protéger les oseraies et les peupliers qui ont été plantés le long du Gardon pour tenter de limiter l’érosion des berges, la vaine pâture est supprimée sur la rive gauche de la rivière. Les troupeaux ne doivent pas s’approcher à moins de 100 mètres du bord. Les points pour abreuver les bêtes seront indiqués par la mairie.

 

 

 

Inspection des abattages d'animaux

Soubeyran, vétérinaire à St Géniès, est chargé de l’inspection des animaux abattus pour la viande par les bouchers. Ces inspections sont chères et peu fréquentes, les risques d’abattage d’animaux malades par des bouchers de mauvaise foi sont possibles. La commune décide de voter une somme de 50 francs/an pour une visite mensuelle du vétérinaire. Il n’y aura pour l’instant pas de taxe d’abattage pour éviter une hausse du prix de la viande.

Pierre Auger obtient une somme de 100 francs/an pour continuer à cuire une fois par semaine le pain dans le four communal. La ferme des truffes est accordée pour cinq ans à Antoine Audemard, qui pour 100 francs/an l’a emporté face à Joseph Belin.

Le syndicat d’irrigation de Cassagnoles demande à dériver 300 litres d’eau/heure depuis le Gardon d’Anduze. La commune de Dions donne un avis défavorable car elle craint un assèchement de la nappe alluviale en été, et une pénurie d’eau dans le village, d’autant que depuis 1886 tous les puits sont bouchés. Le même Emile Rieu aujourd’hui maire, avait pourtant vingt ans plus tôt, œuvré pour la construction d’un canal d’irrigation entre Ners et Dions, alimenté par un prélèvement dans le Gardon !

De violents orages estivaux provoquent des dégâts dans les vignobles.

Le 28 décembre, les travaux de distribution d’eau potable dans le village sont terminés et réceptionnés. Ils auront coûté 19 807 francs.

Alors que depuis 1906 le bac a cessé  définitivement de fonctionner, le pont est toujours aussi peu praticable et la commune demande à ce que les eaux, qui passent sur la chaussée submersible entre le pont sur le Gardon et le pont sur le Bourdic, soient ramenées sous les arches.

Nous sommes en 1909, et contrairement aux promesses de l’année précédente, et sous la pression de la préfecture, une taxe d’abattage est instituée. Le vétérinaire fera deux visites par mois en période de tueries pour les 100 francs proposés. Les bœufs, vaches, génisses et taureaux supporteront une taxe de 2 francs/tête. Ce sera 0.50 francs pour les porcs, veaux et velles, 0.20 pour les moutons, brebis et chèvres, et enfin 0.10 pour les agneaux, chevreaux et poulets. Pour les marchands forains, une redevance de 1 centime par kg de viande est votée. Les abattages auront lieu entre 7 et 9 heures en hiver, entre 5 et 9 heures en été, le vendredi. L’introduction de viandes mortes de cheval, de mulet ou d’âne est interdite dans la commune.

Pour faciliter l’arrivée du téléphone et du télégraphe dans la commune, la mairie accepte de prendre à sa charge l’installation d’un bureau.

 

 

 

Le 11 juin 1909 un tremblement de terre de magnitude 6.9 sur l'échelle de Richter, dévaste la région de Salon de Provence. Les communes de Salon, Lambesc, St Cannat, Vernègues et Rognès sont particulièrement touchées. On compte 46 morts et 250 blessés. 3000 constructions sont endommagées et on estime les dégâts à 2.2 milliards de francs de l'époque. Ce séisme a nettement été ressenti à Dions où on parle d'un fort bruit souterrain d'une durée d'environ deux secondes.

Comme aujourd'hui, les roms ne sont pas les bienvenus. Ils sont accusés de s’installer pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois sur les aires de Braune. Ils chapardent les récoltes et pratiquent la mendicité. Compte tenu des nombreuses plaintes reçues, le conseil arrête que les nomades ne pourront stationner que 24 heures. Une prolongation pourra être accordée à ceux qui achèteront « à prix d’argent » du fourrage ou des légumes !

En septembre une nouvelle crue détériore une partie de la canalisation qui amène l’eau depuis le Bruel. Il n’y a que 8 jours de consommation dans le réservoir et la commune engage immédiatement des travaux de réparation pour une somme de 1925 francs. Elle tentera par la suite de demander un barrage pour protéger cette canalisation des crues du Gardon.

Pour 1910, une seule décision notable concerne le chemin n°4 entre Dions et la RN106. La commune revient sur sa décision de 1902, qui de toute façon n’avait été suivie d’aucun effet, et refuse à nouveau de payer les travaux dans la partie nîmoise.

Nous passons à 1911. Une borne-fontaine pour les sulfatages est posée sur le chemin du Bruel, et les passes à gué de Braune en face de la carriérette, près de l’ancien moulin, sont réaménagées. L’ancien cimetière est réparé et fermé.

Un vœu pour une deuxième distribution de courrier l’après-midi est émis. On attend toujours le téléphone, peut-être en même temps que La Calmette ? Le pont est toujours aussi difficilement praticable. La commune demande cette fois la construction d’arches supplémentaires.

La société Sud-Electrique propose à la commune de lui concéder l’électrification du village. Le conseil est intéressé et entame une phase de réflexion.

Depuis l’année précédente une épidémie de fièvre de Malte (brucellose) frappe les troupeaux de chèvres de la région. La transmission à l’homme par le biais du lait et des fromages, ou par contact direct avec les animaux infectés, est fréquente. A Dions et aux alentours, une quinzaine de personnes est infectée. La maladie pouvait entraîner des complications d’autant plus graves que les traitements aux antibiotiques n’avaient pas encore été découverts. Il semble qu’un seul bouc, qui a sailli de nombreuses chèvres des éleveurs du canton, soit responsable de l’épidémie.

 

 

 

Prochain épisode : Dions de 1912 à 1919

 

 
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