DU FOND DES ESPELUQUES

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Bienvenue sur ce blog consacré à Dions, village gardois de caractère


Les inondations historiques (seconde partie)

Publié par Espéluques sur 20 Septembre 2015, 13:48pm

3 juin 1859

 

Tableau d'Eugène Verboeckhoven 1798-1881

Comme en 2014 ou en 1988, une trombe d’eau s’abat sur nos garrigues. Le débit du Gardon n’est guère impacté mais le Goutajon et la Braune débordent. Les rues du village sont transformées en torrent.

 

A Nîmes les eaux des cadereaux emportent tout sur leur passage « la trombe qui, vendredi dernier s'est abattue sur la ville de Nîmes et son territoire, principalement dans le bassin dont la route d'Uzès occupe le fond, a versé une masse d'eau plus considérable qu'aucune de celles dont les observations météorologique fassent mention, On ne l'évalue pas à moins de 36 cm dans l'espace de près de quatre heures, Il devait en résulter un véritable fleuve d'une force irrésistible dans le bas de la vallée, c'est-à-dire à l'entrée du faubourg d'Uzés, il n'est pas étonnant dès lors, que les maisons de ce quartier aient été envahies jusqu'à une hauteur de 1 mètre à 1,50 m et que les rues aient présenté l'aspect de torrents impétueux, Il n'y a aucune mort d'honneur à déplorer, Mais quel aspect douloureux présentait ce faubourg populeux dans l'après-midi de vendredi dernier, quand l'écoulement des eaux a permis de le visiter. Partout des familles en détresse contemplent les larmes aux yeux leur mobilier détruit et pour beaucoup d'entre elles le métier qui les faisait vivre mis hors de service. »(Courrier du Gard).

 

19 au 20 septembre 1846

 

Provoquée par de violents orages sur la région alésienne, l’ampleur de cette crue pour les dionsois a heureusement été tempérée par le régime du Gardon d’Anduze qui n’est pas sorti de son lit. A Alès par contre les dégâts sont importants. Une brèche de 50 mètres s’ouvre dans la digue du quai des Etats et la ville est envahie par les eaux jusqu’au second étage des maisons. Le Faubourg du Marché est le premier inondé. Les filatures de soies sont noyées. Les pertes éprouvées par les commerçants alésiens sont immenses. Blé, graines, huiles, soieries, draps et étoffes ont été emportés par le courant. Dans les mines les ouvriers ont pu se sauver par les puits d’aérage mais les chevaux ont péri.

 

« M. Bauquier, orfèvre, dans la Grand’Rue, était parvenu à enlever presque toutes les caisses de bijoux, quand l’eau, envahissant le magasin jusqu’au plafond, ferma la porte par laquelle il avait pénétré. Il se fraya une issue en cassant un carreau de la partie haute de la porte extérieure et arriva dans la rue porté sur l’eau. Excellent nageur, il comptait sur ses forces et une fois à l’air il se croyait sauvé. On lui lança un drap de lit du second étage ; déjà il s’était cramponné, sa femme lui tendait la main, il la saisissait, quand, ses forces l’abandonnant, il lâcha prise et fut entraîné par le torrent. La lutte avait été longue, et entouré par un tourbillon, il s’était, un instant auparavant, fendu la tête contre l’arrête d’un mur. Au même moment, on voyait passer, emportés par les eaux, une femme et son petit, encore attachés à un drap de lit, au moyen duquel on n’avait pu les sauver… Entraînés par le torrent sous les voûtes du marché M. Coste et son locataire demeurèrent fort longtemps cramponnés aux crochets de fer dont ces voûtes sont munies ; ce dernier plus jeune et plus fort, parvint à échapper à l’envahissement des eaux, en allant s’accrocher au support d’un réverbère à gaz. M. Coste, moins heureux, fut entraîné et l’on a retrouvé son cadavre qu’à l’écluse. ».

 

19 septembre et 1 au 3 novembre 1843

 

En 1843 le pont suspendu de Moussac, sur l’axe Uzès-Anduze, est en cours de construction. C’est la société Sieur Boulland qui en est concessionnaire et qui se rémunérera par un péage. Le 19 septembre une crue du Gardon emporte les premiers ouvrages. Le pont de Massanes, en cours de construction lui-aussi, subit quelques dégâts. Une nouvelle inondation, du 1 au 3 novembre, viendra encore retarder la reprise des travaux.

 

« A Nîmes, depuis 29 octobre dernier jusqu'à jeudi 2 novembre, la pluie n'a cessé de tomber dans notre ville avec une continuité et une violence inouïes. De vrais torrents s'échappaient de toutes nos rues, dans quelques quartiers bas de la ville, l'eau a pénétré dans les maisons, c'était un véritable déluge; aussi, notre Fontaine est-elle grossie au point qu'on ne cite comme pouvant être comparée à cette crue extraordinaire que celle qui eut lieu en 1827. Ce torrent du cadereau, à sec quelques jours avant, s'est élevé durant la nuit de mercredi à jeudi, à une hauteur prodigieuse et s'est répandu dans la plaine qu'il a inondée, Nous savons seulement que quelques travaux de construction appartenant au Chemin de Fer ont été emportés par les eaux ainsi que les outils déposés sur les chantiers. » (Extrait du Courrier du Gard).

 

1839

 

L’ouverture de la voie ferrée Nîmes-Alès n’a eu lieu que le 1 août 1840, les travaux avaient été retardés par 18 crues successives du Gardon pendant l’année 1839. L’achèvement du double pont de Ners, ferroviaire et routier, principal ouvrage de la ligne, fut même fortement compromis les 9 et 10 décembre, par des orages qui ont fait gonfler le Gardon et failli emporter la construction. Ces orages provoqueront de gros dégâts dans Nîmes.

 

22 août 1834

 

«Ce phénomène s'est représenté le 22 août dernier. Nous étions partis de Nîmes sur les onze heures. Le ciel était pur. Sur le midi il se couvrit et l'air devint sensiblement frais. A trois heures le bruit lointain et répété du tonnerre nous signala un orage général dans les montagnes. Il paraissait s'étendre sur la partie ouest de l'arrondissement d'Alais et une partie de celui du Vigan. Il dura l'espace d'une heure. Nous arrivions dans ce moment à l'entrée de la vallée de Boucoiran, que traverse dans toute sa longueur la rivière, et nous nous trouvions à trois myriamètres (30 km) environ des points sur lesquels l'orage venait de fondre. Il était cinq heures, nous nous apprêtions à passer la rivière, mais il fallut plutôt songer à fuir. Un bruissement effroyable annonçait aux habitants de la plaine l'arrivée des eaux : c'était une gardonnade ! L'inondation ne s'était pas fait attendre, les eaux se précipitaient dans la vallée par le col de Ners, comme un mur, couvrant un espace de mille mètres de large et renversant tout sur son passage. A six heures et demie elles s'étaient répandues dans toute la vallée, elles occupaient la plaine de Boucoiran dans toute son étendue. Tout fuyait à son approche, les habitants se réfugiaient sur les toits des maisons,  d'autres gravissaient la colline pour être témoins de tout le désastre. En peu d'instants tout le pays fut submergé et la grande route de Nîmes à Alais fut couverte de 30 à 40 centimètres d'eau sur une longueur d'au moins 9 à 10 000 mètres. Le village de Boucoiran était submergé, la principale rue pouvait porter bateau, et la plupart des maisons avaient quatre pieds d'eau dans leur rez-de-chaussée. La nuit heureusement n'était pas encore venue, mais les habitants surpris aux champs par l'arrivée inopinée des eaux eurent à peine le temps, les uns de gagner les hauteurs, les autres, plus éloignés, de se réfugier sur les arbres, sur lesquels ils passèrent une partie de la nuit. Les eaux augmentèrent cependant durant une heure, d'une manière tout à la fois alarmante et prodigieuse. Elles entraînaient les bois et poutres de l'ancien pont, les bacs et bateaux des pontonniers, des voitures dételées à la hâte et abandonnées sur la grande route, des meules de foin , de paille , les chènevottes et généralement les divers produits agricoles déposés sur le sol et prêts à être enlevés. Les habitants du village, les femmes et les enfants, rassemblés au haut du village, sur un point d'où l'on découvrait toute la plaine, assistaient à cette scène de désolation, impassibles et sans se plaindre. Ils voyaient le fruit de leurs peines en partie détruit et enlevé, silencieux et avec une résignation exemplaire, et sans proférer une seule plainte. Ils semblaient accoutumés à ce genre de malheur, et d'autant plus résignés, qu'il paraît que les eaux des gardonnades ont, pour améliorer le sol, les mêmes propriétés que les eaux vaseuses du Nil pour fertiliser les terres de la Basse Égypte….(Histoire et civilisation de l’Uzège). Cinq personnes périssent à Ners.

Les 30 et 31 août, d’autres orages éclatent et le Gardon déborde une nouvelle fois.

 

5 octobre 1826

 

Mal documentée, cette gardonnade semble pourtant avoir été d’un niveau comparable aux fortes eaux de 1907. Les maisons du bas de Dions ont été inondées jusqu'au premier étage.

 

 

 29 au 30 septembre 1815

 

D’Alès à Dions cette crue fut terrible et les ravages considérables dans les villes et les campagnes en dépit d’un niveau qui ne compte pas parmi les plus élevés. Une délibération alésienne du 4 octobre relate : "Les pâturages seulement inondés auraient été très malsains pour nos bestiaux ; les troupeaux qui mangèrent les foins mêlés de vase en ressentirent les mauvais effets; on les fit laver, on les mélangea avec d'autres ou avec de la paille pour en tirer parti. Les prairies artificielles et particulièrement les sainfoins qui viennent loin des rivières, nous furent d’un grand secours… ».D’Hombres-Firmas écrit : « …Les principaux établissements du commerce des soies, les magasins de draperies, pharmacies, épiceries, moulins et usines, ont été submergés à plus de deux mètres de hauteur; les vendanges, à peine achevées, ont été emportées ou détruites dans les caves subitement envahies par les eaux. A l'extérieur, les eaux passant par-dessus les arches du pont du Marché et du Pont-Vieux, en ont renversé les parapets; de là elles ont étendu leurs ravages sur les promenades et chemins publics, sur les jardins et enclos du territoire de la ville, et spécialement sur la grande prairie, où elles ont occasionné d'immenses désastres… ».

Cette inondation aurait fait 5 morts dans la région alésienne.

 

15 septembre 1741

 

Cette inondation a laissé un mauvais souvenir chez les populations riveraines du Gardon. Elle est restée dans les mémoires sous le nom de « déluge d’Alais ».

Quant à ce qui est du réchauffement climatique, ces quelques phrases nous démontrent qu’à chaque catastrophe naturelle, hier comme aujourd’hui, c’est la faute au temps qui a changé :

« Nous n'avons point d'observations météorologiques assez anciennes, mais tout porte à croire que la température a changé avec les causes qui incontestablement la modifient. Quelques vieillards citent des sources taries; ils ont vu des prairies dans des champs desséchés aujourd'hui par le soleil; ils assurent que, dans leur jeunesse, les hivers étaient moins rigoureux, les étés moins chauds, et que les changements de temps se faisaient moins brusquement, le tonnerre et la grêle étaient rares, disent-ils, et les débordements des rivières si extraordinaires, que l'inondation du Gardon en 1741, fut appelée le petit déluge... »(Baron d’Hombres-Firmas, 1838).

 

Pour d’Hombres-Firmas, c’est la faute des hommes qui ont trop déboisé nos forêts.

 

10 août 1605

 

 

 

Tableau de Claude Sébastien Hugard de la Tour 1816-1885

Avec celle de l’année précédente, cette inondation a fait l’objet d’un livre de Gratien Charvet, édité en 1880 et intitulé : « Discours pitoyable du grand desbordement de la rivière du Gardon, advenu en la ville d’Allez et es-environ, le dixiesme jour du mois d’aoust 1605 et le 10 septembre 1604 ».

 

 

 

 

10 septembre 1604

 

Toujours avec d’Hombres-Firmas : « déluge, ravage et débordement d’eaux, les habitants de la ville ont plus souffert de pertes qu’ils n’ont fait durant les guerres civiles, prise et reprise d’icelle et peste qui y a esté. ».

A la suite de cette inondation, qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes, un expert a été nommé pour prévoir un alignement du Gardon et des plantations pour protéger les berges. Ont été sollicité pour ces travaux les trois principaux taillables (imposables) de la communauté alésienne, à savoir le sieur de Cardet, Gaston Teissier et Etienne Jullian.

 

Les consuls d’Alès sollicitent une réduction d’impôt de moitié pendant 10 ans pour compenser les dommages des inondations.

 

1560

 

St Nicolas de Campagnac

La crue du Gardon a été si importante en 1560 que le prieuré de St Nicolas de Campagnac, qui n’a été touché par la suite qu’en 2002, a été dévasté.

 

Avril 1533

 

C’est aussi par des ouvrages au pont St Nicolas que la trace de cette inondation nous est parvenue. Les deux moulins à blé en aval du pont sont détruits. Le meunier, Louis Viollet, somme le sous-fermier Simon Pujolas, qui les lui a arrenté, de faire effectuer les réparations. Ce denier se retourne vers le chanoine Guilhem, procureur de Monseigneur de St Nicolas, propriétaire des moulins. Le chanoine le renvoie vers le fermier Jean Marbain, en soutenant que c’est à cause de leur négligence que les moulins ont été endommagés…(E. Germer-Durand).

 

21 septembre 1471

 

Le 28 novembre de cette année, des lettres patentes du roi Louis XI portent affranchissement en faveur des habitants d’Alès de la taille et autres deniers royaux pendant 6 ans pour tenir lieu d’indemnité des dommages soufferts pendant l’inondation du 21 septembre. Cette crue a fait plusieurs victimes.

 

1429 ou 1430

 

Tableau d'Hubert Robert 1733-1808

Une crue du Gardon endommage le Pont du Gard. Le 6 mars 1430 le roi Charles VII le visite et ordonne sans délai aux Etats du Languedoc qu’on répare l’ouvrage : « cet admirable édifice, si hardi, si supérieur à tout ce qu’on a imaginé dans cette sorte d’ouvrage, si digne enfin d’être conservé et ayant été extrêmement endommagé par les dernières inondations. ».

 

 

 

 

 

 

1403

 

Une violente crue du Gardon détruit le pont médiéval de Ners, construit en 1174. Il est probable que les dégâts en aval aient été provoqués par une vague libérée par la chute du pont.

« Il parait encore que l'impétuosité des eaux du Gardon, que les pluies avaient fait déborder, emporta le pont de Boucoiran (aujourd'hui pont de Ners), lieu situé au voisinage de Nîmes. Nous voyons du moins qu'au même mois de septembre, les consuls de cette dernière ville et ceux d'Alais eurent ordre de Pierre de Peirol, l'un des réformateurs généraux de la province, de se transporter à Boucoiran, avec des maîtres maçons, pour examiner l'état de ce pont, et voir ce qu'il en coûterait pour le rétablir. Les consuls de Nîmes commirent pour cet examen Guillaume Sauvaire, l'un d'eux. Celui-ci se transporta sur les lieux avec le maître des œuvres de la sénéchaussée et deux maçons, après quoi, il alla à Montpellier rendre compte des choses a Pierre de Peirol.»(Léon Ménard, Histoire de Nismes 1752 tome 3).

Toujours est-il que le hameau de Massillan, situé prés de l’Habitarelle Basse, aux limites de La Calmette, La Rouvière et St Géniès, a été complètement détruit et n’a jamais été reconstruit. Le déplacement du lit du Gardon a entraîné nombre de procès relatifs aux propriétés foncières. En 1980 le docteur Edouard Drouot, archéologue nîmois, décrit les vestiges d’un pont utilisé pour franchir le Gardon à Massillan.

Massillan était suffisamment important pour être le siège d’une paroisse. De son église St Privat dépendaient les établissements religieux d’Estauzen, d’Eyrolles ou du Roc de Beaulieu.

 

29 août 1399


On termine cet inventaire avec 1399 comme on l'a commencé avec 2014, par de violents orages qui s’abattent sur nos garrigues. On ne connait pas précisément ce qu'il est advenu à Dions. Le village, limité au fort, était probablement largement à l'abri des eaux de ruissellement, mais pas les granges, écuries, jardins, vergers et autres champs. Le souvenir de ces pluies diluviennes nous est parvenu par nos voisin nîmois: « A Nîmes survint une inondation effroyable, mais il ne se trouva pas dans la ville un vieillard qui put dire s’il en avait vu de plus terrible, depuis longtemps on ne vieillissait plus dans Nîmes. Ce fut le 29 août 1399, jour de la décollation de saint Jean Baptiste. Les pluies qui tombèrent furent telles, disent les comptes des consuls, que toute la ville crut périr entièrement, « tota villa creditit totaliter périre », des pans de murailles furent abattus et des maisons noyées dans les eaux. Après quelques jours de terreur et d’angoisse, la pluie cessa, si les subsides restent, du moins les orages passent. Toute fois la ville avait assez souffert de cette inondation pour que les consuls songeassent au moyen d’en prévenir le retour. Il n’y en avait, c’était la prière. La ville du moyen âge n’avait rien conservé des admirables traditions de l’art hydraulique de la ville romaine. On fit une procession solennelle le 4 septembre 1399. Les consuls portèrent, selon l’usage, des torches peintes à l’écusson royal, ce fut maître Rigaud qu’on chargea de ces peintures. »(Désiré Nisard, Histoire et description de Nîmes, 1842).

 

 

Aux caprices du ciel et à la furie des eaux Dions résistera-t-il ? Non si l’on en croit Nostradamus !

 

Anno, post tercenta undenaque lustra secundo,
Septembris nono, hunc merserat unda locum.
Gardon, Nyme, eaux si hault desbordont,
Qu’on cuidera Deucalion renaistre,
Dans le colosse, la plupart fuiront,
Vesta, sépulcre, feu esteint à paroistre.

 

 

Et parce que les inondations, aussi cruelles soient-elles, inspirent aussi les artistes, nous avons retrouvé chez nos poètes régionaux, quelques œuvres à ce propos. Celle de l’uzétien Louis Beaulard en 1851 ou plus connue la poésie de Jean-Pierre Claris de Florian, poète et fabuliste du 18 ème siècle, né à Sauve, et qui a fréquenté les bords du Vidourle avant de rejoindre les salons parisiens. On lui doit quelques morales fort célèbres comme « pour vivre heureux, vivons cachés », ou « chacun son métier, les vaches seront bien gardées », et des expressions encore souvent employées telles « éclairer sa lanterne » et « rira bien qui rira le dernier ».

 

 

 

 

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