DU FOND DES ESPELUQUES

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Dions, quelques arbres remarquables

Publié par Espéluques sur 17 Avril 2017, 07:31am

 

Les arbres remarquables le sont par leur âge, leur taille, leur hauteur, leur forme, leur passé, leur histoire ou leur légende.

L’âge avancé d’un arbre est un critère de choix pour qualifier un arbre d’exceptionnel. Cet âge se mesure à son histoire si elle est connue, mais aussi à son aspect : s’il est peu vigoureux, s’il pousse lentement, s’il a peu de feuilles, si le tronc est creux ou pétri de bourrelets, voilà autant de signes de vieillesse. Sa taille, sa hauteur sont plus liés à l’espèce qu’au nombre d’années. Et bien sûr sera plus remarquable un peuplier de 300 ans qu’un if de 500 réputé vivre très longtemps. Près de chez nous le cade de Castelnau-Valence aurait plus de 1000 ans, tout comme le chêne-vert de Poulx, hélas en fin de vie.

La hauteur, la circonférence, la forme sont aussi des éléments importants à prendre en compte pour distinguer un arbre intéressant d’un autre qui l’est moins. C’est le cas pour un cyprès de 4,5 m de circonférence à Boisset-Gaujac, d’un platane de 10,7 m de circonférence à Pont-St-Esprit, ou pour les bambous de la Bambouseraie de Générargues.

Et puis son histoire, son origine, les anecdotes qui l’accompagnent ont un grand intérêt. Le chêne tricéphale des Canaries du parc des Cordeliers à Anduze n’a que 230 ans. Mais outre son port majestueux il a pour particularité d’avoir été ramené des Etats-Unis par un compagnon de Lafayette.

Ces arbres remarquables, comment ont-ils pu nous parvenir malgré les coupes sombres dans nos forêts opérées au cours des siècles derniers ? Malgré aussi les catastrophes naturelles : incendies, tempêtes, maladies ? Il a fallu de la chance bien sûr, mais aussi quelques communes ambitieuses tenant à créer de beaux espaces verts, des paysans soucieux de marquer les limites de leurs champs, ou encore quelques nobles ou riches bourgeois désireux d’exposer leur réussite sociale au yeux de tous à travers un parc arboré.

A Dions hélas la garrigue a été trop fortement défrichée, et le magnifique parc des Buissières et ses buis exceptionnels qu’on devait aux Trinquelague a été rasé par les mêmes en 1953.

Pour autant il y a encore chez nous quelques arbres qui méritent d’être signalés aux curieux et aux promeneurs.

Le plus gros, et le plus vieux probablement, est un chêne blanc situé aux Vignes Basses. Il n’est pas spectaculaire, pas très haut, mais son tronc mesure 4,80 m de circonférence. Planté dans un environnement particulièrement sec et posé directement sur le rocher, il pourrait bien être âgé de près de 500 ans. D'autres chênes remarquables sont visibles au pied des Buissières, au départ du même chemin (4,20 m pour faire le tour du tronc), ou derrière le château.

Le chêne des Vignes Basses hiver-été

Le chêne des Vignes Basses hiver-été

Les chênes verts, s’ils n’avaient pas été autant exploités auraient pu vivre plusieurs centaines d’années. Il en reste encore quelques uns de 60 cm de diamètre, qui doivent avoir environ 200 ans. Il faut noter une particularité intéressante du chêne-vert, qui coupé repart sur les mêmes racines et il est ainsi recépé (c’est le terme exact) de nombreuses fois. De fait les racines des chênes de nos garrigues peuvent être particulièrement vieilles.

Nos platanes de Braune sont sans conteste fort majestueux. Plantés en 1856 ils ont aujourd'hui 150 ans et mesurent près de 5 m de circonférence. Et ils sont remarquablement vigoureux.

Les quelques mûriers dionsois encore debout ont été plantés vers 1890 au moment de la reprise de la production de soie. Ils vivent habituellement une centaine d’années et les nôtres sont donc plus vieux. Mais jamais entretenus depuis la guerre, ils sont pour la plupart en fin de vie. Quant aux mûriers de Braune, des clones qui n’ont rien à voir avec les mûriers à ver à soie, et qui viennent d’être coupés pour cause de maladie, ils avaient été plantés en 1958.

Les micocouliers sont nombreux à Dions, dans le village, dans le parc du château, essentiellement. Ils mesurent 2,80 à 3 m de circonférence.

Dans le parc du château il y a aussi quelques cèdres du Liban de belle allure. Ils ont été plantés juste après la réfection du manoir vers 1850-1860.

Cèdre du château, chênes blanc et vert sur le Grès

Cèdre du château, chênes blanc et vert sur le Grès

Mûriers sur le Grès et rue de l'Eglise, poirier sauvage du chemin de la Grand Paré

Mûriers sur le Grès et rue de l'Eglise, poirier sauvage du chemin de la Grand Paré

Les châtaigniers du Crosas, plantés vers 1930, sont tous morts. Il ne reste que quelques troncs torturés et parfois de frêles repousses. Il faut dire qu’il ne sont guère dans leur élément à Dions.

Quelques frênes plantés pour renforcer les berges de la Braune, ont presque 1 m de diamètre.

D'autres arbres peuvent vivre très longtemps ou arborer un port remarquable, mais ils sont absents ou de peu d’intérêt dans notre commune. Les poiriers sauvages malgré leur petit tronc, les oliviers, bien qu’il en est un assez volumineux dans le village, les cades à la longévité importante, sont peu représentés. La vigne, régulièrement arrachée et replantée ne peut atteindre son maximum. Les pins sont encore nombreux au Fougéras, mais soumis aux incendies et sensibles au calcaire et au gel, ils n’ont guère pris l’importance qu’ils peuvent avoir ailleurs. Les peupliers du Bruel sont très haut et bien portants, mais n’ont rien d’exceptionnel pour cette espèce, à la vie d’ailleurs plutôt courte.

Cyprès du cimetière, frêne en Braune et micocoulier rue de la Gougaye

Cyprès du cimetière, frêne en Braune et micocoulier rue de la Gougaye

Pin aux Vignasses, platanes de Braune et amandier sur le Grès

Pin aux Vignasses, platanes de Braune et amandier sur le Grès

A Dions non, nos arbres ne battent pas de records. Mais allez voir notre village depuis le Gardon, ou depuis le ciel, ou montez sur le plateau du Grès à travers nos ruelles, et dites-nous : qui peut s’enorgueillir d’un tel écrin de verdure, qui ne rêve point d’une telle harmonie entre nos maisons et nos bois ?

Nos arbres sont nos amis, notre cadre de vie, notre oxygène. Protégeons-les !

Parfois un arbre humanise mieux un paysage que ne le ferait un homme.

(Gilbert Cesbron)

 

 

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