DU FOND DES ESPELUQUES

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Le peintre Xavier Sigalon de passage à Dions

Publié par Espéluques sur 16 Septembre 2013, 09:48am

Catégories : #Dions Sigalon tableau Anastasie

Le peintre Xavier Sigalon de passage à Dions

Cette biographie est extraite de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Xavier Sigalon. Peintre français (Uzès 1787 – Rome 1837).

Il se forma d'abord à Nîmes chez un élève de David, puis à Paris dans l'atelier de Guérin (1817). Peintre de genre, d'histoire et de portraits, il connut le succès lors de son premier Salon (la Jeune Courtisane, 1822, Louvre), avec une œuvre qui unit à une facture traditionnelle un sentiment déjà romantique. Il donna par la suite de vastes compositions historiques : Locuste (1824, musée de Nîmes) et Athalie (1827, musée de Nantes). Ce dernier tableau rencontra un échec, et Sigalon, déçu, se retira à Nîmes. En 1833, la commande par l'État de la copie des peintures de la chapelle Sixtine de Rome le tira de l'oubli, mais Sigalon fut emporté par le choléra avant de terminer sa tâche. Seule la copie du Jugement dernier de Michel-Ange fut achevée. De nos jours, la part de l'œuvre de l'artiste la plus appréciée est constituée par les esquisses prestement enlevées, dont le musée de Nîmes possède plusieurs exemples.

En 1817, Xavier Sigalon avait répondu à une commande de la commune de Ste Anastasie et peint pour l’église un tableau de 3.8 x 2.6 mètres intitulé « Ste Anastasie faisant l’aumône avec St Chrysogone ».

En 1841, dans le texte ci-dessous, et à l’occasion d’un hommage au peintre décédé, Jules Canonge raconte l’excursion entreprise pour aller à Russan assister au vernissage du tableau. Au-delà de l’éloge du maître, nous apprécierons l’émotion esthétique de Canonge pour les paysages dionsois.

« L’aube paraissait à peine, lorsque nous commençâmes de parcourir le pays triste et désert qu’embrasse la première lieue ; les joyeux propos nous faisaient oublier l’aridité du paysage ; mais, lorsque le sentier tracé dans les taillis nous eut conduit au premier groupe de chênes séculaires qui annoncent le voisinage de Dions, lorsque les collines franchies nous permirent de descendre les sinuosités boisées qui précèdent le village, la conversation devint sérieuse et artistique ; avec quel tact, avec quel discernement profond, Sigalon nous faisait remarquer les études qui pouvaient constituer des paysages dignes de Poussin ! Le pays était riche en modèles ; sa mémoire, meublée des souvenirs de quelques peintures de ce maître, nous remettait sous les yeux les nombreuses compositions de ce poète du paysage. La silhouette de la montagne de Bouquet, si heureuse, si classique de ce côté, les horizons encore neigeux des Cévennes, le Gardon brillant au fond de sa riche vallée, les fabriques voisines, la voûte ombreuse des Boissières, tout éveillait son enthousiasme et lui inspirait des leçons que nous écoutions avec le charme des âmes neuves. L’espace qui nous séparait encore du but de notre voyage, fut bientôt franchi, et, malgré la fatigue, nous nous surprimes tous à regretter les heures écoulées. Je ne redirai point les émotions du peintre à l’exposition de son œuvre. Un sourire silencieux, légèrement sardonique, répondait aux critiques absurdes ; une rougeur modeste, aux éloges peu éclairés mais de bonne foi. L’exaltation du tableau fut une fête villageoise, dont notre héros eut tous les honneurs, et que la joie de quelques amis qui l’entouraient, rendit encore plus délicieuse. Certes, à l’apogée de son talent, Sigalon a eu de plus brillants triomphes, mais jamais de plus douces journées. Son âme timide et sensible s’ouvrait tout entière à ce bonheur sans envie ; s’il avait moins d’importance réelle, il avait du moins plus de sérénité. Le retour à la ville n’eut pas moins d’intérêt que le voyage du matin : le soleil se perdait à l’horizon derrière les montagnes, au moment où nous traversions le lit du Gardon. Ses rayons rougeâtres se reflétaient dans l’eau, et le sable aurifère, soulevé par les bestiaux conduits à l’abreuvoir, les entourant comme un nuage d’or, rappela à Sigalon les Berghem, les Ruisdäel et tous les beaux flamands, dont quelques pages lui avaient fait deviner les trésors. Le Poussin faisait place à une école nouvelle opposée, qui, moins poétique sans doute, était peut-être plus près de la nature… »

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L
Vous devez bien rire Mr "l'administrateur" de ce blog avec tout c anonymes du message car vous devez avoir un sacré carnet d adresses IP dans les archives du disque dur de votre becanne .
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